Mardi, c’est ravioli !
Il n’est pas rare de lire sur certains blogs aux premières heures du mardi des posts sur la lecture du Elle magazine de la veille. Cette pratique illustre bien l’exercice périlleux qu’est le blog et dont les maladresses sont tout à la fois indispensables et inhérentes au machin. Publier ses pensées du jour en pensant qu’elles seront toutes pertinentes revient à tenter d’entrer dans une taille 2 quand on a passé la barre des 75 kilos. Toute ressemblance avec des faits ou personnes existentes... bla bla bla.
Ainsi pour un fou rire sur un bon mot ou un véritable regard critique sur une tendance (l’achat programmé du Jodhpur fluo dès juillet 2008), les blogteurs (ou lecteurs de blogs, nota bene : penser à coller un copyright sur cette petite invention linguistique), je dirais même les blogtrices subissent ça et là quelques poncifs, sans le plaisir du coude sur le comptoir et du petit vin blanc qui va bien avec.
Et pourtant c’est tentant. Comme des centaines de milliers de femmes en France, le lundi, je fais mon rituel. Je pense à lui sur le chemin du retour à la maison. En rentrant, il sera dans la boîte à lettres... et là, je souris comme une gourde à un inconnu moche que j’avais pas vu assis en face de moi dans le métro. Avec gourmandise, j’anticipe le moment où bien calée dans mon lit, mes toilettes, mon canapé, je pourrai l’ouvrir et regarder les fiches cuisines, lire Fonelle, mater les pages ciné pour enfin reprendre du début et dans l’ordre pour être bien sure de ne rien louper. Je dois confesser au passage que ce rituel est tellement fort au niveau de mon équilibre philosophico-émotionnel que je ne supporterais pas une seconde les paluches de quiconque (y compris mon breton, ma mère, une vieille femme, une personne handicapée ou un enfant sauvé récupéré par l’arche de Zoé au Darfour) sur MON Elle mag AVANT que je ne l’ai lu, sous peine de coups assenés à bouts portants.
Bref, j’éviterai donc, dans la mesure du possible, de commenter le contenu de ce mythe journalistique. Tel Jean-Claude Duss cloué sur son télésiège, je me limiterai à crier mon amour et mon admiration à ce canard, qui bien avant de nombreux bureaux de style et autres sociologues a compris que l’homme et à fortiori la femme n’était pas monolithique.
Et oui, c’est mon 1/4 d’heure petit blanc à moi aussi alors sortons les verres et faisons péter les olives. Que celles qui se jettent sur l’horoscope, celles qui ouvrent d’abord les pages à lire, celles qui gardent religieusement les fiches cuisine ou celles qui enchaînent les amours de Jen Lopez avec le sort des Birmanes lèvent le verre bien haut à la santé des Colombani, Ruggieri, Fontanel, Cojean et autres AGA. Avec le temps, les vraies stars du journal, ce ne sont pas les vedettes photo-retouchées sur papier glacé mais bien elles, ces journalistes qui oeuvrent à notre rituel du lundi.
En prime, depuis quelques semaines, Elle mag est venu à nous, blogtrices déchaînées avec l’apparition sur nos ondes de l’excellente, drolatique, impertinente et inénarrable Sophie Fontanel alias Fonelle .
En parlant de petit blanc et en cadeau bonusque (c'est à cause de Noël), trois de mes recettes fétiches pour l’apéro piquées à trois blogueuses culinaires que j’adore. N’en étant pas à une contradiction près, je vous recommande aussi chaudement les commentaires d’Anaik sur Elle mag qui me font systématiquement hurler de rire…
Rillettes de rouget – Feuilletés – Tapenade
Santé !
copyright visuel Arthur de Pins