j'aime les femmes
Hier soir, j'ai eu la chance et le bonheur d'aller voir Claire Diterzi en concert dans le cadre de la 20ème édition du Chorus des Hauts-de-Seine. Je vous éviterai la critique musicale stérile et vous conseillerai simplement d'aller la voir sur scène dès que vous le pouvez. Ce serait Bjork qui aurait croisé les voix bulgares avec un brin de délire de Camille. Cette femme est bourrée de charme et je me demande encore aujourd'hui comment une asperge peut sortir de pareil trucs de sa cage thoracique... Ses deux choristes sont formidables et leur harmonie et plaisir à chanter ensemble fait chaud au coeur.
Bref, vous l'aurez compris, cela faisait un moment que je n'avais eu droit à ma dose d'émotion auditive et je me suis fait un bon sniff. Claire Diterzi est de la trempe des femmes dont on ne peut détourner le regard, de celles qu'on mate avec plaisir, toute hétéro qu'on est. Tout en l'écoutant hier, je me disais que cette femme était comme une lumière et moi comme un papillon. De fil en aiguille, je me disais que définitivement, j'aimais les femmes.
Bercée par les chants, mon esprit est parti gambader et tout en souriant à deux des sublimes femmes qui peuplent mon quotidien (mon étoile et didon étaient de la partie hier soir), je passais mentalement en revue les femmes de ma vie tout en égrénant les nombreuses raisons pour lesquelles je suis heureuse de les avoir à mes côtés.
J'ai pensé à ma mémé, femme de l'intelligence qui m'a donné toutes les valeurs pour survivre dans la vie, femme qui m'a fait grandir dans une cuisine sans cesse rejouée. Ma mémé est celle qui m'a nourrie à tous niveaux, celle qui m'a donné envie de nourrir d'autres femmes à mon tour.
J'ai pensé à la femme de 19 cm qui barbotte dans mes rondeurs ventrales. J'avais beau m'être promis de ne surtout pas m'emballer, d'attendre patiemment les 7 mois et la frontière de la vie, je crois que je suis d'ores et déjà en train de m'attacher à ce petit bout de femme inconnue. Cette femme qu'il va falloir accompagner en causant le moins de dégats possibles.
J"ai pensé à ma poupée cassée, ma douleur, ma protégée, si loin de moi et si ancrée dans mon passé, présent et avenir. Je pensais à elle et sa vie hors norme parmi nous. Sa vie d'éternelle enfant coincée à 1 an, sa vie animale faite de calins et de gateaux secs et sauce tomate sur les pates.
J'ai pensé à mon étoile et notre lien si vieux qu'il souffre parfois d'une vie qui part dans tous les sens. Je pensais à mon étoile à jamais anticonformiste, à jamais libre de ses choix et si emmêlée dans cette liberté qui pourrait l'étouffer au point de la faire tomber à tout moment. J'ai pensé à Didon et son sourire de top modèle, à sa présence discrête, son écoute bienveillante, sa volonté d'avancer tout en douceur. J'ai pensé à Renée, à sa classe, son engagement total dans tout ce qu'elle entreprend, à ses manies de toujours biens ranger. J'ai pensé à Hortense et à Albertine, à leur choix à chacune de s'attacher à leur famille, de construire un équilibre fait de rires, de larmes, d'enfants, de bruits et d'amour. Chacune tangue mais ne plie jamais. J'ai pensé aux millions de fous rire et de confidences partagées avec ces femmes bienveillantes.
J'ai pensé à mes cousines, l'ainée comme une grande soeur, la cadette comme une petite. Je pensais à nos rires partagés dans les jardins de famille, les soirs d'été à la fraiche après une journée de chaleur accablante. J'ai pensé à ces rencontres furtives d'artistes, de médecins, de compagnes d'école ou de formation, d'amies d'amies. J'ai pensé à toutes ces femmes et je me suis sentie bien. Mon esprit s'est réveillé. Claire Diterzi s'amusait toujours avec ses choristes et je souriais comme un benêt. Je crois que c'est officiel, j'aime les femmes... et Claire Diterzi.
DQJM