Tic tac tic tac tic tac....
Bon, il faut que je vous avoue quelque chose. Vous avez le droit de savoir puisque vous suivez de temps en temps l’état de ma déchéance. Oui, je bois. Oui, j’ai eu tendance à me réfugier auprès de mon ami champagne ces derniers temps. Ces histoires d’alcool intempestives, ces pulsions alcooliques sont dues à la rude épreuve que je traverse en ce moment. Jusqu’à présent j’avais réussi à faire bonne figure mais là je craque et vous avez le droit de savoir pourquoi.
Oui, je bois, farpaitement, pour tenir et réussir à aller au bout de ce parcours du combattant qu’est le Prix des lectrices de Elle. Pourquoi croyez-vous que l’on a été sélectionnées au bout du compte ? C’est parce qu’on est peu nombreuses à avoir le profil kamikaze des lectrices acharnées qui sont prêtes à tout pour rendre leur travail de critique à temps. Et parce qu’on est peu nombreuses à tomber dans le panneau…
Amies lectrices du Prix, oui c’est à vous que je m’adresse, détrompez-moi si le scénario que je vais vous compter n’est pas le même que celui que vous vivez chaque fois que vous parlez de votre expérience de jurées à votre entourage. En général, pour moi, cela se passe toujours de la même manière.
D’abord, mes interlocuteurs s’animent : « Quoi, tu fais partie du jury du prix des lectrices de Elle ? », « Mais c’est génial ? », « Et, tu reçois des livres gratuitement ?», «Et comment as-tu été sélectionnée ?».
Là, c’est la partie sympa. Normal, on vous caresse dans le sens du poil. Vous faites figure de grande lectrice. Vous sortez du lot et on vous admire ! Une sorte de gloire simple que l’on boit comme du petit lait… «Ah oui, je suis formidable…» «Non, ce n’est pas grand-chose tu sais…» «Je te filerai des tuyaux si tu veux participer l’année prochaine…»
Et puis, commence la partie moins sympa avec des questions plus précises : «Et comment ça marche ce prix ?» «Tu as combien de livres à lire ?» «3 en 3 semaines ? Mais c’est énorme !» «Et tu dois écrire combien de lignes pour tes critiques ?» «T’es jamais passée dans le journal ? Non, ah bon...», «Tu es abonnée gratos alors!» (ahahah ricanement nerveux).
Bon, évidemment à force de vous cuisiner, vos interlocuteurs finissent par découvrir l’étendue de la tâche qui vous incombe (ou à peu près car finalement, ce prix quand on n'en fait pas partie, on n’y comprend rien) et je vous mets au défi, amies jurées, de trouver finalement un grand nombre de personnes prêtes à tenter leur chance pour la prochaine édition. Parce qu’après votre journée de boulot, il faut savoir, éventuelles candidates, qu'il faut LIRE et ÉCRIRE DES CHOSES SUBTILES pour Jacqueline, qui à mon avis se marre tous les ans comme une baleine à l’idée du mauvais tour qu’elle a réussi à jouer aux nouvelles 120 jurées … ahahahah morte de rire….
Et puis, ce mois-ci pour couronner le tout, c’est mon mois. Le mois des 7 livres à lire et des 7 critiques à renvoyer en un mois et demi. Et là, j’aime mieux vous dire que ça urge grave car c’est pour ce soir minuit dernière limite…arghhh… Voilà pourquoi je vous causais pas beaucoup ces temps derniers.
J’attrape la bouteille de calva, je ne vois plus que cela. Qui sait, cela donnera peut-être une couleur particulière à mes critiques. Passera, passera pas dans Elle ? La suite au prochain épisode.
Renée, au bout du rouleau