Le pouvoir affriolant du radis

Alors, est-ce que les DQJM's girls sont bien parties? On est vraiment entre nous? Ça y est je peux me lâcher? De toute façon, je suis devenue incontrôlable, elles ne peuvent plus rien faire pour m'arrêter... Pendant qu'elles arpentent le sol madrilène, j'ai décidé de me libérer bloguement parlant. C'est mon mai 68 à moi, ma libération webesque, mon clavier pas tempéré du tout. Oui! Et pour cela quoi de mieux que d'aborder dans ce nouveau billet l'entrée de plain-pied dans le printemps? Ben, en tous les cas, moi j'ai rien trouvé de plus enivrant et de toute façon faudra vous en contenter et ne pas aller vous plaindre auprès de mes comparses, car elles sont parties, je vous dis. Ça sert à rien de crier! Elles sont loin. Y'a plus que moi pour garder la boutique... Bon allez, moteur.

La semaine dernière, j'étais partie faire mon marché avec la ferme intention de me concocter des petits plats à forte connotation printanière pour me faire du bien (rapport au fait que le temps faisait très sérieusement grise mine ce jour-là et que j'allais pas me laisser décourager pour si peu). Quand là, mon œil a spontanément croisé l'allure délurée d'un régiment de radis qui s'alanguissaient nonchalamment sur l'étal de mon maraîcher. Et, je me suis souvenue à ce moment, d'un défi que m'avait lancé Estèbe sur Top slurp après que j'eus modestement commenté un de ses billets excellents sur le pouvoir érotique du radis: "Renée, écrivez-nous donc un traité sur l'affriolance du radis". Sur le coup, j'avais fait ma mijorée en ne répondant rien et j'étais repartie vaquer à mes occupations. Et là, sous mes yeux, se rappelait à moi l'objet de mon épreuve par blogs interposés: le radis dans toute sa splendeur.... N'ayant ni l'érudition culinaire d'Estèbe, ni ses références poilantes et subtiles, j'hésitais à répondre au défi. Et puis, prenant mon courage à deux mains, je me recueillais devant mon clavier et retroussais mes manches pour vous parler du radis.

"La taille élancée, le teint rose, un rire craquant et poivré à la fois, le bulbe élégant de son hypocotyle charnu lui confère un charme qui pose son radis comme personne. Le Printemps, ça l'émoustille terriblement car il peut enfin venir draguer sur la place publique en toute impunité, paré de ses rosissantes couleurs, les jeunes et naïves ménagères en mal de légumes, sur les étals des maraîchers les plus respectables. Et moi je dis, succombons toutes et tous, car le radis cache des délices insoupçonnés. Et j'ai craqué. En trois temps quatre mouvements, je suis repartie avec ma botte. J'étais tellement émoustillée que j'ai fondu sur les asperges par la même occasion et que je suis rentrée légère (mais pas court vêtue, je vous rappelle qu'il pleuvait et qu'il faisait gris) avec une botte d'asperges vertes en plus sous le bras. J'ai croqué sa taille et dégusté sa verdure en une délicieuse soupe piquante et voyez-vous je m'en suis trouvée comblée... Je le sens bien, mon entrain vous enivre et vous avez envie de vous emballer comme moi. Vivement samedi prochain que je replonge! "

Toutes ces évocations m'ayant mise en appétit, il est devenu impératif que je vous fasse partager ici une petite recette. J'allais pas vous donner celle des radis au sel et au poivre (trop fastoche quand même), ni celle du velouté aux fanes de radis (simplissime mais sublissime). Du coup, voici la recette des "Asperges au four et à la vinaigrette d'échalote" pour le même prix, essayée en rentrant de mes emplettes et piquée à Patricia Wells.

Asperges au four, vinaigrette à l'échalote
Pour 2 personnes, il vous faut : 1 botte d'asperges vertes, 1 vinaigrette d'échalote (1 échalote, 2 càs de vinaigre de xérès, 2 càs de jus de citron, un peu de zest, du sel de mer, 4 cl environ d'huile d'olive), du gros sel, de la roquette, de la ciboulette hachée, des copeaux de parmesan, de la fleur de sel.

Quand vous avez tout réuni, c'est très simple. Vous rangez les asperges dont vous avez coupé la base un peu dure sur une seule couche dans un plat, après les avoir nettoyées. Vous les arrosez de vinaigrette et de deux cuillerées à soupe d'eau pour bien les enrober. Vous les saupoudrez de gros sel et vogue la galère, vous leur faites passer les 12 dernières minutes de leur vie dans un four préchauffé à 230°C. À leur sortie, vous les éparpillez sur un lit de roquette préalablement mélangé au reste de vinaigrette et à la ciboulette, et cerise sur le gâteau, vous parsemez votre plat des copeaux de parmesan. Dégustez!

Chez moi, une rougette a fait l'affaire comme je n'avais pas anticipé pour la roquette (c'est quasiment pareil me direz-vous du moins orthographiquement parlant). Mais par contre, la petite tranche de gigot revenue dans le beurre à la poêle, je l'avais largement vu venir et elle a accompagné à ravir la symphonie de verdure. Ce déjeuner de samedi a éclairé mon week-end d'un rayon de soleil. Et je ne m'étendrais pas sur les petits radis que j'ai picorés en entrée. Délicieux!

Et vous le printemps, vous le célébrer comment chez vous?

Renée-picure

Comments

[DQJM]

rhoooooo c'est beau ce post, je vais plus jamais oser mettre une recette moi, si en plus faut écrire de la poésie ! Tu m'as donné envie de radis que je n'ai pas encore vu sur les étals par ici. Et Estèbe il en pense quoi ?
ps : j'ai libéré Hortense ses tongs et son tama y a deux heures !

[didon]

un vrai délice ton post mlle renée! Moi aussi j'ai un petit plaisir printanier, chaque année je le guette, je me fais une joie de le trouver sur les étals et je salive d'avance des petits plats que je vais me concocter : c'est l'ail rose. Pour les recettes voyez avec dqjm.

[Renée]

@Enna: moi c'était seulement la deuxième fois. En fait, j'avais eu une première expérience complètement ratée ce qui fait que je n'avais pas essayer à nouveau d'en cuisiner avant la semaine dernière. Et je dois dire que j'ai été bluffée par le résultat.

[enna]

Je n'ai jamais mangé (et encore moins cuisiné) d'asperges vertes...Je me demande si je ne vais pas faire un tour au marché samedi prochain et me laisser tenter ;-)